Dernier jour de tournage dans la capitale Irakienne, dernières sorties caméra à la main… Pour la dernière fois, nous allons devoir parcourir les rues de Bagdad accompagné de nos précieux gardes du corps. La vie reprend un peu ses droits mais la tension est permanente… Et tourner des images à Bagdad n’est pas forcément chose aisée...
Hier, par exemple, nous sommes allés dans un marché pour filmer « la vie quotidienne » des bagdadis. Dans la voiture, banalisée afin d’éviter que tout le monde ne remarque que nous sommes des étrangers, journalistes de surcroît, nous nous dirigeons vers le lieu de tournage. Sur la route, comme souvent, j’aime bien faire des travellings, caméra au poing, c’est souvent assez joli et sympa (surtout en slow motion*). Malheureusement, les officiers des check points sont moins sensibles à mon côté « artistique ». Et à chaque fois, c’est-à-dire tous les cinq cents mètres, notre voiture a droit à une petite arrestation de rigueur. Suis-je un terroriste avec un drôle d’engin ? brun et barbu : on pourrait le croire !
Heureusement, tout se termine toujours bien, et nous pouvons continuer notre chemin jusqu’à notre destination, le marché. Mais voilà, les ennuis ne sont pas terminés car dès je sors mon engin (la caméra NDLR), les policiers locaux « accourent ». Ici, la peur est partout et la vigilance de rigueur. Alors on sort sa carte de presse, on discute, on rigole, on se sert la main et se voit gratifier d’un « ok ». Le tournage peut continuer.
Tout d’un coup, j’entends un bruit, je lève les yeux, et comme à chaque fois, je vois deux hélicos américains tournoyer au-dessus du quartier. Je braque alors la caméra sur eux, je fais mon taf en quelque sorte. Un autre bruit sourd, c’est un convoi militaire. Des gros engins surarmés et surblindés, ça ferait une belle image, non ? Mais le fixeur qui m’accompagne me murmure qu’il serait préférable de ne pas trop s’attarder ici… C’est vrai qu’à bord de l’hélico, les GI sont armés jusqu’aux molaires. Ma pauvre petite caméra, au milieu de tous ses Irakiens faisant leur marché, fait plutôt penser à une arme. Me voilà pris pour un sniper. Mais moi je ne tire pas, je pointe…
* ralenti...
Bienvenue sur le blog
Bonne Année !
[ translate the blog ]
mardi 16 décembre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire